Tistet Buisson

jeudi 29 janvier 2015
par  Responsable musique
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Draguignan comme les Arcs ou la Motte furent des lieux où le galoubet-tambourin était fortement apprécié, et qui révélèrent des grands maîtres de cet art difficile : CLINCHARD aux Arcs, GUIGONET à La Motte, BUISSON à Draguignan

Frédéric Mireur a publié un article sur Tistet dans son ouvrage <>
En voici quelques extraits racontant l’histoire de Tistet Buisson, qui fut sacré roi des tambourinaires et qui mourut fou après avoir connu la gloire à Paris et en Angleterre.

Tistet Buisson Philippe-Jacques naît à Draguignan le 12 novembre 1833. Chapelier de métier, jouant du violon, ce musicien se prend de passion pour le galoubet-tambourin et se fait un nom parmi les plus habiles "toucheurs" de tambourin, rénovant ce vieil instrument jusque là captif d’une routine villageoise ancestrale. Après des années d’un travail acharné, il parvient à exécuter sur la flûte à trois trous la gamme chromatique –une invraisemblance. Il arrive à rendre les variations du Carnaval de Venise, ce qui passe pour un tour de force aux yeux des connaisseurs.
Victorieux dans toutes les rencontres, à Pertuis en 1866, à Beaucaire en 1868, à Aix en 1869, couvert de médailles d’or, acclamé partout, ce jeunot doit être mis hors concours pour sauver l’institution en péril à cause de son incroyable virtuosité.
Il se rend à Paris en 1872, patronné par les félibres, et remporte un vif succès à l’Alcazar, au Chatelet, au concert Besselièvre, et dans les réunions mondaines ou sa faconde et son dilettantisme font sourire. Les sommités de l’art et de la littérature, dont Alphonse Daudet [1], Paul Arène, Emile Zola, Théophile Gautier, le portent aux nues. Le nom de Buisson est colporté dans les salons, dans la presse, sa photographie circule dans le tout-Paris et passe même dans l’Illustration.
Habitué à s’étourdir dans les soirées parisiennes, l’ivresse de ces succès lui tourne la tête. L’inconstance du public et l’absence d’engagements le poussent à partir pour Londres. Il revient vite au pays, où il dirige des musiques municipales, remonte à Paris pour l’exposition de 1878, où il donne un concert remarquable dans les salons du docteur Mundi, puis d’autres encore. Mais tout ça ne fait pas une carrière. Buisson, dans sa naïveté provinciale, avec sa foi candide dans son génie musical, se heurte à des obstacles qui l’obligent avec une insistance maladive à d’incessantes démarches et sollicitations qui l’irritent, mais indisposent aussi ses protecteurs. Retour en Provence où il court les concerts incertains et peu rémunérateurs, il se démoralise, et sombre peu à peu dans la folie.


[1Alphonse Daudet, qui appréciait par ailleurs son talent, en fera une caricature avec son personnage de Valmajour, moquant tous les travers du musicien, son ambition de conquérir Paris avec sa petite flûte et le ridiculisant en occultant les aspects sympathiques et sérieux du bonhomme. Peut-être une vengeance d’un grand seigneur de la littérature envers celui a qui il attribuait la déroute le soir de la première de son Arlésienne où Tistet Buisson jouait quelques airs entre les actes


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